La formation concepteur créateur en métier d’art du Cerfav forme des artisans pour les accompagner dans la création de leur entreprise. Doués d’un savoir-faire précis dans leur discipline ils sont issus de tous les métiers d’art qui participent à la formation. Ils ont un an pour développer leur activité et leurs créations artistiques et design. Nous vous proposons de faire leur connaissance à travers un portrait qui met en valeur leur engagement dans la pratique du geste artisanal.
Simon André, ferronnier d’art

Simon André a eu une première vie professionnelle dans les ressources humaines et a travaillé dans le secteur bancaire. Il s’est réorienté pour quitter un emploi de bureau et retrouver une pratique plus concrète, pour « faire avec ses mains ». Il a d’abord travaillé dans la coutellerie comme amateur puis il s’est formé au travail du métal à froid. Il a poursuivit sa formation par attrait pour le travail du métal à chaud en obtenant un CAP en ferronnerie d’art en 2024. Il souhaitait poursuivre son accompagnement avant de créer son entreprise et a donc choisi la formation « concepteur créateur en métier d’art » au Cerfav.
Dans ses projets artistiques et design, Simon André va aborder l’interaction entre les espaces ouverts de la nature et les espaces cloisonnés construits (habitations, bureaux …). Il veut mettre en valeur le lien entre intérieur et extérieur. Il travaille à l’atelier « Masseur de métal » de Geoffroy Weibel à Strasbourg durant les périodes de pratique de la formation.
Mouvement d’artisan : travailler le métal à chaud
❝ Lorsque l’on travaille le métal à chaud, et que la matière a des températures différentes, elle réagit différemment. On le ressent par des vibrations. On vient frapper la matière, et plus elle refroidi, plus on doit frapper fort. Cela oblige à compenser avec des mouvements amples en y mettant de la force.
Cela fonctionne au ressenti – on s’adapte de manière intuitive. On peut anticiper en observant la couleur du métal qui correspond à sa chaleur – du blanc, jaune au rouge foncé mais aussi en fonction du temps après la sortie du feu. Dans ma pratique ce n’est pas quelque chose de très conscient, je dois agir très rapidement, faire beaucoup d’allers-retours entre la forge et l’enclume … Même si aucun geste n’est réellement improvisé.
On peut faire réagir la matière différemment selon son appréhension du marteau. L’outil va la marquer selon un processus précis. Pour écraser, étirer le métal. C’est avec la répétition des gestes qu’on acquiert de la précision et que cela devient intuitif. ❞
Simon André



