La formation concepteur créateur en métier d’art du Cerfav forme des artisans pour les accompagner dans la création de leur entreprise. Doués d’un savoir-faire précis dans leur discipline ils sont issus de tous les métiers d’art qui participent à la formation. Ils ont un an pour développer leur activité et leurs créations artistiques et design. Nous vous proposons de faire leur connaissance à travers un portrait qui met en valeur leur engagement dans la pratique du geste artisanal.
Lenaïg Bourgoin, ébéniste

Lenaïg Bourgoin est initialement designer et graphiste, puis à entamé une reconversion en ébénisterie en 2022. Elle a obtenu un CAP ainsi qu’un brevet des métiers d’art. Aujourd’hui, elle poursuit sa formation au Cerfav en tant que « concepteur créateur en métier d’art » pour concrétiser la création de son atelier. Elle souhaite faire concorder ses compétences de fabrication, techniques, avec son travail de conception, design, pour en faire un projet cohérent et concret. La formation va lui permettre de trouver sa place dans le monde de l’artisanat tout en continuant à créer des objets, à faire ce qu’elle aime faire. Elle est accueillie à la Cité du Faire au sein de l’atelier de Frédéric Dryja.
Ainsi, cette année, elle va explorer le thème de l’absurde et titiller la curiosité et l’imagination des utilisateurs/spectateurs. Elle va produire des formes qui évoquent l’abstrait et dont l’affordance (la capacité d’un objet à nous faire comprendre comment on s’en sert) n’est pas évidente. Elle propose un univers décalé plein d’humour, qui guide l’utilisateur dans ses gestes avec bienveillance.
Mouvement d’artisan : utilisation de la rappe
❝ Sur les images, j’utilise une rappe, ce qui me permet de dessiner des courbes dans la matière et affiner la forme. Il y a une part d’aléatoire : on peut jouer avec le bois, ses nœuds, ses veines. On prend des chemins, on suit des motifs qui conduisent à contempler la matière.
Je travaille de façon assez instinctive. Les croquis et le travail préparatoire vont donner une intention, mais c’est précisément quand je vais utiliser mon outil que je vais savoir quelle courbe je pourrai réaliser. Avec la rappe, la précision vient au fur et à mesure. C’est vraiment comme dessiner.
Je garde en tête le sujet de mon objet quand je « dessine » et travaille la matière. Et je pense aussi au lien que l’on va créer avec l’utilisateur : comment va-t-il prendre l’objet en main ? Comment faire pour que cette prise en main soit douce, chaleureuse, bienveillante ? ❞
Lenaïg Bourgoin

