Les créateurs verriers promotion 31 vont suivre une formation de 2 ans au Cerfav pour apprendre à maîtriser les techniques du verre, créer et/ou approfondir leurs projets artistiques et de design, et bénéficier d’un accompagnement spécialisé au développement de leur activité d’artisanat d’art. Faisons connaissance avec eux !
Peux-tu nous dire d’où tu viens et comment tu es arrivé à cette formation de créateur verrier ?
Mathis : Je suis Mathis Esnault. J’ai obtenu un DNSEP en section design d’objet aux Beaux-Arts de Rennes au bout de 5 ans. Pendant ma formation aux Beaux-Arts, j’ai pu travailler le verre de plusieurs façons : j’ai fait un stage en verrerie scientifique déjà, avec Thierry Pain à l’Institut des sciences chimique de Rennes. Ensuite, j’ai fait un an d’Erasmus en Angleterre à Wolverhampton, en soufflage de verre à la canne. Et enfin j’ai fait un autre stage de deux mois à la verrerie de Meisenthal.
Ça m’a donné envie de développer une maîtrise dans le verre, c’est pour ça que je suis arrivé au Cerfav.
Tu viens de passer la première évaluation qui permet de choisir une option, pourquoi avoir choisi le chalumeau ?
Je voulais travailler le verre à chaud parce que j’aime voir le verre en fusion et le travailler. Je trouve que c’est assez hypnotisant et fascinant. J’hésitais entre le soufflage de verre à la canne et le chalumeau. En faisant l’initiation et surtout le stage, à nouveau avec Thierry Pain à l’institut des sciences chimiques de Rennes, je me suis rendu compte qu’au chalumeau il y avait une certaine finesse.
Il y a le travail du verre directement avec la main : on est en contact avec le verre. Il y a un côté très introspectif : on est seul, confronté à la flamme et à son travail.
La verrerie scientifique est exigeante. Les pièces doivent être carrées, avec des cotations parfaites.
Le matériau utilisé, le borosilicate, est beaucoup plus résistant : avec ça, les possibilités sont presque infinies puisqu’on peut réchauffer, refaire des soudures.
Après la première évaluation, quelles sont tes premières pistes pour tes projets art et design ?
Je continue les démarches que j’avais au Beaux-Arts : je travaillais beaucoup sur la forêt, le territoire et la cueillette.
Pour l’aspect design, je travaille sur cette idée : comment inviter les gens à partir en cueillette. Donc mon projet sera un service à infusion, on part avec ce service et on consomme directement sur place les plantes qu’on a récoltées. L’idée ce serait d’avoir du textile avec le verre, et que ce textile vienne protéger le verre lors du transport.
J’aimerais questionner la notion de mobilité et comment se déplacer avec un autre objet fragile.
Le projet artistique est aussi sur la cueillette : j’intègre celle-ci dans ma pratique . Je travaille sur les cendres, qui sont le symbole d’une forêt fragile détruite par le feu, et comment survire dans ces ruines. L’idée ce serait de travailler sur des émaux de cendres ; d’utiliser un procédé qui existe en céramique, pour obtenir des couleurs dans le verre.
Vous pourrez suivre les prochaines étapes des projets de Mathis Esnault sur notre site.
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