Le Cerfav accueille Madame en 2022-2023. Connue dans le street art pour ses collages imposants qui investissent l’espace public, l’artiste parisienne nous livre ses premières impressions sur son arrivée au Cerfav à Vannes-le-Châtel et la découverte du matériau verre.
Qui est Madame en quelques mots ?
Je m’appelle Aurélie Ludivine et je suis artiste sous le nom de Madame. Je fais essentiellement du collage avec des matières anciennes : gravure, photo, dessin, métal, bois, papier … j’associe toutes ces matières pour leur donner une nouvelle narration.
L’idée, essentiellement, est de faire de l’objet avec des petits mécanismes un peu abîmés : des castelets, des retables manipulables, ce genre de choses … que je transpose ensuite dans l’espace public pour en faire de très grandes fresques sur les murs.
Je fais aussi des installations immersives ; je viens du théâtre, j’étais scénographe.
Comment t’est venue l’idée de travailler le verre, l’envie de te « confronter » à cette matière ?
Cette envie m’est venue en plusieurs étapes. J’ai fait une première collaboration avec le musée des Beaux-Arts de Nancy où j’ai fait une installation immersive l’année dernière. Le musée des Beaux-Arts de Nancy et le Cerfav m’ont proposé la résidence.
C’est aussi lié à mon rapport presque intime aux travaux de l’artisanat. J’aime beaucoup l’artisanat d’art, de manière globale. Mon rapport à la matière est presque artisanal, lui aussi.
Est-ce que tu as déjà été confrontée à l’utilisation du verre avant ? Est-ce une découverte ?
Pas du tout, c’est une grande découverte ! Ça fait longtemps que je m’intéresse à tout ce qui est vitraux, etc. J’ai commencé à créer des assiettes reprenant ce type de technique, mais en verre jamais.
Le verre m’intéresse parce que je suis captivée par le fait d’apprendre des choses et de collaborer avec des gens qui ont un savoir qui n’est pas le mien. Je suis curieuse de voir le résultat que ça peut donner !
Quelles sont tes attentes spécifiques par rapport à la résidence ?
Je regarde les souffleurs, je prends des photos, je découvre la nature alentours … je rôde ! Je suis captivée, impressionnée.
Je ne sais pas encore où ma narration et celle des verriers peuvent trouver un point de contact.
As-tu déjà une technique de prédilection ou souhaites-tu tester différentes techniques ?
Pour le moment je suis un peu en train de déblayer le terrain ! J’ai vraiment envie de me nourrir du milieu, des techniques ; pour savoir justement comment on peut dialoguer.
J’ai envie que ce soit une œuvre à plusieurs mains ; que ma narration puisse leur servir, tout comme leur travail puisse faire ressortir quelque chose de nouveau du mien.
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La résidence de Madame au Cerfav est réalisée avec le soutien de la DRAC.