Yves Parisse est maître d’art, tailleur et graveur sur cristal. Du 25 au 28 avril 2023, il est venu enseigné ses techniques très précises aux créateurs verriers pour qu’ils puissent les utiliser dans la réalisation de leurs différents projets art et design. Il évoque pour nous son parcours, la passion du métier et le bénéfice de la transmission d’un savoir-faire à préserver.
Yves Parisse, pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours ?
J’ai un passé de tailleur chez Baccarat. J’ai remporté le concours du Meilleurs Ouvrier de France en 1982. J’ai suivi le cheminement de formation chez Baccarat : on est d’abord deuxième compagnon, puis premier compagnon, et ensuite on devient « chef de place ». Tout se fait par concours interne.
J’ai ensuite eu l’opportunité de faire de la gravure à la roue. Je me suis lancé, et deux ans après, je retentais encore une fois le concours de Meilleur Ouvrier de France « graveur ». Il fallait une grande expérience, parce que la gravure est une technique qui demande de longues années de pratique, pour être un bon graveur il faut 5 à 6 ans.
Je suis ensuite devenu formateur chez Baccarat, et suis intervenu au lycée professionnel de Sarrebourg pour y dispenser mes savoir-faire en taille. Je suis devenu maître d’art en 2011.
Vous enseignez les bases techniques lors de la session de formation donnée aux créateurs verriers.
Je leur apprend les bases pour être au point pour le passage du CAP en fin d’année. Ici on travaille l’étoile, biseau droit, biseau croisé. Tout dépend de l’évolution de chaque personne.
Je me concentre vraiment sur des choses bien précises pour ces jeunes ; je leur apprend la base ; par contre après ils pourront utiliser la technique sur leurs projets. Le fait de déjà savoir faire une étoile, de maîtriser la pièce sur la meule, c’est déjà un élément important. Une fois qu’ils auront le bon geste, ils pourront évoluer facilement. Je m’adapte à la progression de chacun.
C’est une technique à froid, et c’est un métier qui demande d’être calme, concentré, on est sur une machine sans bouger. Ça demande quand même de la concentration. C’est différent du travail en équipe à chaud (soufflage à la canne), c’est un travail personnel, on est face à notre machine et notre pièce.
Que vous apporte une intervention dans un centre comme le Cerfav ?
Ça m’apporte beaucoup de choses : rester toujours à l’écoute, transmettre mes connaissances techniques, c’est ce qui m’importe. Pour moi c’est enrichissant de savoir qu’il y a quand même encore quelques personnes pour suivre cette formation !
Maintenant en France il n’y a plus beaucoup de tailleurs, mais ça perpétue quand même le savoir-faire. Je suis maître d’art, c’est aussi mon rôle de transmettre mes savoir-faire.
C’est le moment pour postuler à la formation de créateur verrier ! Si vous souhaitez maîtriser une technique du verre, envoyez-nous votre dossier de candidature jusqu’au 15 juin.