La formation concepteur créateur en métier d’art du Cerfav forme des artisans pour les accompagner dans la création de leur entreprise. Doués d’un savoir-faire précis dans leur discipline ils sont issus de tous les métiers d’art qui participent à la formation. Ils ont un an pour développer leur activité et leurs créations artistiques et design. Nous vous proposons de faire leur connaissance à travers un portrait qui met en valeur leur engagement dans la pratique du geste artisanal.
Julie Grandmougin, céramiste
Julie Grandmougin a entamé une reconversion professionnelle pour devenir céramiste et a obtenu un CAP de tournage en céramique après une première carrière en tant qu’infirmière. Elle poursuit sa formation au Cerfav avec l’objectif d’ouvrir son atelier. Elle s’est engagé dans la formation « concepteur créateur en métier d’art » pour pouvoir se positionner efficacement dans ce secteur aux nombreuses spécificités. Elle travaille au sein de l’atelier de la céramiste Camille Bo à la Cité du Faire à Jarville durant les temps de pratique prévus cette année, pour y développer ses projets artistique et design.
Elle se destine à réaliser de l’utilitaire en série, notamment pour les restaurateurs. Elle veut développer une gamme de vaisselle gastronomique. Pour ses créations artistiques, elle construit son projet autour de différents pistes et inspirations, et notamment le mouvement de l’art singulier. Elle va développer ces deux aspects bien distincts dans ses productions.
Mouvement d’artisan : le tournage en céramique
❝ Le tournage est une étape très méditative, qui m’absorbe complètement. C’est pour moi une sorte de danse avec la terre. Elle change selon celle qu’on utilise. Ici, sur les photos, il s’agit de porcelaine. Elle a son caractère ! Lorsque tu pratiques, tu es obligé d’être à l’écoute de la matière. Tu ne peux pas passer en force pour réaliser les gestes correctement.
Le tournage est quelque chose qui m’apaise et que j’apprécie de réaliser seule, avec la terre. Voir naître les formes qui deviendront objets est très satisfaisant. Il y a aussi une dimension réflexive sur la fonction de l’objet et l’intention que tu veux lui donner. Au départ, ma pratique était plus instinctive. Mais aujourd’hui, j’essaie de mettre en place une réflexion sur l’utilisation, tout en faisant. C’est lié à mon projet de créer de l’utilitaire en série.
J’aime aussi me lancer des challenges : produire des séries en un temps record, réaliser de grosses pièces … l’aspect pur et dur de la technique du tournage me fascine et j’ai envie de le travailler encore beaucoup. J’aime aussi les contrastes, les oppositions. J’aimerais créer des gammes qui alternent entre des terres blanches comme la porcelaine, et des terres noires, avec beaucoup de grains, qui sont plus brutes et ont un rendu complètement différent. ❞
Julie Grandmougin