Antonio Cos, artisan verrier et formateur, intervient régulièrement au Cerfav – que ce soit pour des ateliers d’initiation ou des formations longues. Il est « guidant artistique » auprès des apprenti·e·s en deuxième année, qui exposent une œuvre personnelle en fin d’année dans un lieu culturel de la Région Grand Est. Il nous explique comment il soutient leur parcours pour aboutir à la création d’une pièce artistique en quelques semaines.
Antonio, peux-tu expliquer en quoi consiste le rôle d’un guidant artistique ?
“Guidant”est un mot savant ! Ce n’est ni plus ni moins que le rôle d’un conseiller. Il s’agit de conseiller l’apprenti·e du point de vue de la sémantique : quel sens veut-il ou elle donner à sa pièce ? Mais aussi de le ou la pousser à approfondir le monde qu’il ou elle veut présenter.
Ensuite, il y a l’étape d’évaluation de la faisabilité, de la réalisation de la pièce, en lien avec les formateurs et responsables d’atelier du Cerfav. On dialogue ensemble pour que le projet aboutisse.
Comment se passe le dialogue entre guidant artistique et guidant technique ?
Je pense qu’on s’améliore d’année en année. Cette année, le lien est très direct. Tout le monde participe aux révisions du projet de l’élève qui présente ses souhaits de réalisation à toute l’équipe pédagogique.
L’objectif final est de réaliser une œuvre qui soit exposable en fin d’année scolaire. L’ensemble des pièces des apprenti·e·s font l’objet d’une exposition à part entière dans un lieu culturel en région Grand Est. Cette année, elle aura lieu au Musée de la Princerie à Verdun.
En octobre, tu as terminé une première session de présentation de tous les projets, peux-tu nous donner ton ressenti ? Que se dégage-t-il de ces deux journées intenses ?
Les présentations de projets avaient déjà démarré en juin 2024 sous une forme très concise, au cours d’un workshop qui permettait de donner une orientation à leur idée en quelques jours. Les élèves en ont fait une restitution écrite ou graphique en septembre. Ensuite, nous les avons approuvées, modifiées, voire demandé à les changer.
Les journées d’octobre ont permis de définir définitivement les différents projets. Là, on arrête la partie, et on se fixe sur une idée, un concept.
On parle d’une trentaine de projets. Ce qui est intéressant, c’est que ce sont des mondes complètement différents les uns des autres. On va de la fantasy à l’architecture numérique en passant par l’objet en verre animé. Les projets sont aussi bien intimes qu’en lien avec des sujets plus externes, tels que la question environnementale.
Est-ce que vous encouragez les élèves à aller plus loin dans l’exploitation des techniques qu’ils ont apprises ? À utiliser les outils numériques via le FabLab du Cerfav ?
L’intérêt d’un projet artistique est qu’il se développe en quasi liberté d’idées. Ensuite l’idée doit devenir matière, donc on ne cloisonne pas, au contraire. Ils peuvent s’orienter sur la technique verrière de leur choix, voire effectivement sur un mix entre plusieurs d’entre elles.
Les responsables d’atelier sont là pour les accompagner. L’apprenti·e effectue une série de tests pour voir si le projet peut être réalisable, s’il ou elle est suffisamment à l’aise dans la technique choisie. Si la phase de tests est concluante, on lance la réalisation du projet.
C’est un parcours intense. Les pièces doivent être réalisées sur un temps assez court. On essaie d’optimiser ce dernier au maximum, et de soutenir les élèves à toutes les étapes.
L’exposition des apprenti·e·s du Cerfav aura lieu du 10 avril au 25 mai 2025 au Musée de la Princerie à Verdun.
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